12. L’étiqette

8 Sep

12. L’étiqette

Voilà déjà 12 semaines que j’écris assidument le blog… difficile à  croire que j’ai réussi à respecter les délais.  Si seulement mes projets de courtepointes pouvaient être de même. N’est-ce pas?

 Nous sommes donc à la dernière étape cruciale dans la création d’une courtepointe:

la pose de l’étiquette

Cette étape est cruciale autant que l’est la signature d’un tableau par l’artiste.  Cela laisse votre emprunte sur l’œuvre où qu’elle puisse aller par la suite.

 Vous ne voyez pas l’intérêt? Je vous invite à visiter les musées qui contiennent des courtepointes.  Il y une courtepointe au Musée des Maîtres et Artisans à Montréal, une au Musée McCord mais non exposé, d’autres au Mississippi Valley textile Museum à Almonte et plusieurs au Shelburne Museum au  Vermont.  En voyant les œuvres, la première chose qui vient à votre esprit est : Qui l’a fait? En quelle année?  Et la plupart du temps vous retrouverez comme réponse : Inconnu

 Je vous dis que, la madame Inconnu, elle en a fait des courtepointes…. elle a été très productive au fils des ans.

 Je trouve cela énormément triste pour tout le monde.  Cela pourrait être une richesse dans notre patrimoine que de savoir tous les détails des œuvres… donc assurons-nous d’aider les générations futures à être fier de leur patrimoine en donnant toutes les informations possibles sur votre pièce.

 Préparer donc une étiquette qui sera posé à l’endos de votre courtepointe et indiquer les informations suivantes :

 Nom et prénom des participants : si c’est vous qui avez tout fait, donc ce n’est que vous.  Mais dans mon cas, si j’ai de l’aide dans le piquage, la pose de la bordure de finition ou autres étapes alors j’indique tous les noms à cet endroit précisant leur contribution à l’œuvre.

 Date : on indique la date de finition de l’œuvre.  Vous n’avez pas besoin d’indiquer le temps que cela a pris pour la faire  quoique cela puisse être intéressant.  Je me souviens d’une brillante artiste, Pauline Cataford, qui indiquait sur ses étiquettes le nombre d’heures pour piécer ainsi que le nombre d’heures pour piquer à la main.  J’ai toujours apprécié sa rigueur à noter toutes ses informations dans un carnet.

 Lieu : Ajouter la ville et la province dans laquelle vous vivez. Cette information sera pertinente lors de recherches futures sur la migration de vos œuvres.  C’est un sujet qui me passionne en ce moment, l’histoire de la courtepointe au Québec et aux États-Unis… et être capable de retracer des courtepointes jusqu’à son lieu de confection peut être fort utile.

 Voilà les trois points importants à mettre sur votre étiquette.  J’aimerais cependant en rajouter un tout dernier : Votre source d’inspiration.  Indiquez le nom du patron que vous avez utilisé (le nom du magazine, le nom du photographe, du peintre ou de la publicité qui vous a inspiré).  Si c’est votre création, dites-le aussi.  C’est important car la mémoire est une faculté qui oublie… et on pourrait vous demander la source de votre inspiration un jour.. Il ne faudra pas se tromper!  J’ai déjà lu qu’une courtepointe a perdu son titre dans une grande exposition car la personne avait négligé d’indiquer qu’elle était produite à partir d’une affiche qu’elle avait vue.  Lorsque l’artiste qui a fait l’affiche a vu la courtepointe  à l’exposition, il a porté plainte car il n’y avait aucune mention de son implication.  Et il a eu gain de cause.

 Ne me méprenez pas, la plupart des artistes qui font des patrons et enseignent sont tout à fait heureux de voir leurs élèves gagner… Mais il faut le noter.  Par exemple, Debbie Kempball est une montréalaise très bien connue dans l’industrie (voir blog sur le sujet ici) et l’an dernier au Vermont Quilt Festival c’est une reproduction d’une de ses pièces qui a gagné le plus haut prix.  La gagnante a indiqué que c’était tiré du patron et du cours de Debbie Kempball… et les deux étaient ravies.

 Vous pourrez  également indiquer pour qui l’œuvre a été faite.  Cela reste un choix personnel.  Mais souvenez-vous que ce sera l’empreinte que vous laissez et qu’elle pourrait encore y être dans cent ans.

 Une dernière suggestion…

 

Si vous avez fait une courtepointe pour un lit.  Prenez un rendez-vous avec le registre des courtepointes du Québec pour enregistrer votre pièce.  Vous devrez remplir un formulaire indiquant entre autres la composition de la pièce, la source du patron et le nom des artistes qui y ont participé.  Par la suite une équipe de bénévoles vont mesurer votre pièce, la photographier et prendre des notes.  On vous remettra par la suite une étiquette avec un numéro à apposer immédiatement sur l’endos de votre pièce.  Quelques semaines plus tard, vous pourrez rentrer le numéro sur le site internet et vous y retrouverez la photo de votre courtepointe avec toutes les informations sur son sujet. 

 Le registre est vraiment un patrimoine incroyable et je suis très fière de dire que c’est le Québec qui est encore une fois le plus avant-gardiste en Amérique du nord.  Il y a des frais mais ils sont très minimes… et souvenez-vous que ce sont tous des bénévoles… et je leur lève mon chapeau.

 

 Alors voici qui termine ma série de blog pour l’été… 12 étapes cruciales pour bien réussir vos courtepointes en douze semaines.  Plusieurs clientes sont venues me montrer leur cartable qu’elles ont fait durant l’été.  Chaque semaine elles imprimaient mon blog pour l’insérer dans une pochette de plastique.  Je suis très fière de vous!

 Maintenant vous pouvez recommencer à faire vos courtepointes en tenant compte des 12 étapes.  Mais si vous trouvez qu’il vous manque encore un peu d’information… alors n’hésitez pas à aller suivre un cours avec un VRAI professeur de courtepointe.

Lorsque vous êtes à la recherche de cours, osez demander quelles sont les qualifications du professeur… souvent on se retrouve trop gêné de le demander… mais c’est important que le professeur ait les bonnes compétences!  Car c’est une chose que de faire des courtepointes, et toute une autre que de l’enseigner.  Alors soyez aussi sévère dans le choix de votre professeur que lorsque vous avez choisi les professeurs de piano, karaté, danse ou chant de votre enfant.  


2 Comments

  1. Question pour vous. Je suis à la recherche d’étiquettes en français pour courtepointes que je fais pour mes petits-enfants. Avez-vous info sur où s’en procurer?
    Merci
    Suzanne Léger, Moncton, NB

    1. Bonjour Suzanne,
      Désolée du retard pour vous répondre. La meilleure solution est de trouver une personne avec une machine à coudre faisant de la broderie. Vous pourriez alors lui demander de broder une étiquette personnalisée.

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