Le 11 septembre: 45 minutes qui ont changé ma vie

11 Sep

Le 11 septembre: 45 minutes qui ont changé ma vie

Je suis sûre que le monde entier se souvient du lieu où il se trouvait le matin du 11 Septembre 2001. On était incrédule et impuissant devant nos téléviseurs, se demandant ce qui pouvait bien se passer. Les règles avaient changé! La guerre auparavant était combattue dans les champs de bataille avec deux groupes portant uniformes et drapeaux distinctifs.

Je me souviens clairement de ce matin-là, et comme tant d’autres, il a complètement changé ma vie.

 Ce jour-là, j’étais la Directrice nationale des ventes d’une entreprise de vêtements en voyage d’affaires à Calgary.  Je devais me rendre à Vancouver pour une réunion régionale des ventes. À 7 heures (9 heures à New York) précisément, j’ai été accueillie à l’ascenseur par un employé de l’hôtel qui m’a demandé si j’avais regardé la télévision au réveil. J’ai répondu fièrement non expliquant que j’étais allé faire mon sport et me dirigeais maintenant vers l’aéroport.

Elle a alors tenté de m’expliquer qu’il y avait eu une attaque à New York. Incrédule, je lui demande: «par qui?» et elle m’a répondu: «nous ne savons pas».

J’entends soudain des cris provenant de la salle du petit déjeuner, où plusieurs personnes regardaient avec incrédulité le deuxième avion s’écrasé dans l’autre tour.

Cinq minutes plus tard, je remontais dans ma chambre et téléphonais au Siège Social de ma compagnie ainsi qu’au Directeur Régional de l’ouest du Canada pour discuter de nos plans car plus de 20 employés devaient prendre l’avion et avaient très peur.

À 7h30 (9h30 heure à New York), j’avais pris la décision d’annuler la réunion pour que tous puissent rester chez soi. À 7h35 la Vice-Présidente des ventes et du marketing me téléphonait pour dire que «J’exagérais les choses et que tout le monde devait se rendre à cette réunion ».

À 7h37 le troisième avion s’écrasait.

En pur désespoir, j’ai téléphoné à mon mari et à mes parents pour me réconforter et leur demander conseil. Mon mari étant momentanément sans emploi, on m’a répliqué que je ne pouvais me permettre de perdre cet emploi.

Heureusement, à 7h45 les États-Unis et le Canada ont fermé leur espace aérien.

J’ai passé le reste de la matinée avec les autres personnes logeant à l’hôtel dans la salle du petit-déjeuner à fixer la télévision. Personne ne voulait rester seul. Par la suite, j’ai décidé de sortir pour me promener un peu et j’ai trouvé un magasin de patchwork dans un centre commercial de l’autre côté de la rue.

Voilà quand j’ai décidé de prendre plus de temps pour moi. En attendant de trouver un vol pour rentrer,  je me rendais tous les jours à la boutique et j’y ai choisi plusieurs projets à faire une fois rentré.  Il a fallu attendre 5 jours pour obtenir un vol à destination de Toronto et mon mari a conduit 7 heures pour m’y retrouver et me ramener chez moi à Montréal.

C’est lors de ce trajet que nous avons révisé notre choix de vie d’être carriériste. Comment avions-nous pu accepter qu’une entreprise force ses employés à prendre l’avion dans ces circonstances? Comment?

C’est donc à ce moment précis que j’ai changé ma perspective sur la vie.

Nous avons fondé une famille et j’ai décidé de me mettre à faire de la courtepointe.

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